C’est un projet en plusieurs étapes de rencontres, d’écriture et d'expérimentation.

C’est un spectacle qui est porté par des réflexions féministes et anti-spécistes.

J’ai l’intuition, et je suis ce fil, que les chevaux et leur histoire rentrent en résonance avec l’histoire des femmes. L’histoire de nos corps.

Que la place des femmes auprès des chevaux n’est pas anodine.
 

Orientées vers le soin, vers une forme de ce que je suppose être une réparation, elles sont nombreuses à pratiquer de nouvelles formes d’équitation quand les hommes y sont toujours majoritaires aux postes de pouvoir, de transmission, d’autorité.

Cette autorité confère souvent à la violence. Une violence intégrée à nos sociétés, à nos corps et pensées, exercée sur les animaux non-humains de différentes façons, aux chevaux en particulier, aux enfants dans la pratique de l’équitation.

Si la violence est l’expression d’une émotion, comment les chevaux expriment-ils les leurs? Comment s’autoriser à les écouter, au risque de remettre en cause notre système anthropocentré? Quel lien plus large au vivant est questionné dans nos interactions avec les animaux domestiques, et notre fascination pour le sauvage que nous n’hésitons pourtant pas à tuer?
 

J’aimerais que les spectatrices et spectateurs ressentent quelques émotions subtiles ressenties au quotidien avec mes chevaux. Il s’agit de grâce, de cadeaux infimes. Pas de grandes démonstrations de savoir-faire ici, juste ce que le cheval joue, devant nous.

Une clé de la relation aux chevaux est le consentement. Le leur, le nôtre. Il sera constamment interrogé.

Il y a une comédienne, qui joue aussi. Dans le sable, dans la terre, dehors, dans l’odeur animale. Comment l’humaine et le cheval jouent ou ne jouent pas ensemble? Peut-être qu’aujourd’hui il n’y a rien à se dire. Peut-être que le cheval s’en va. C’est alors la comédienne qui nous racontera.

Il y a de la musique et du chant, c’est sûr.

On sait par contre que le cheval ne chantera pas. Peut-être qu’il dansera?

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Lucie Malbosc